Sournoise et obsessionnelle, l’idée de s’assassiner s’imposa encore.
Cette fois, elle opterait pour les stupéfiants (elle adorait ce mot) : qu’elle trouva pour le coup nettement plus féminins dans la manière qu'un canon de revolver introduit dans la bouche, qui disperserait dans une détonation brutale et sèche, aux alentours, sa cervelle. Car, même si l’actualité lui avait prouvé à maintes reprises que se procurer une arme dans une grande ville ne prenait guère plus de vingt minutes, il fallait bien imaginer qu'elle n’en avait ni les moyens, ni l'énergie.
Tandis que les psychotropes, eux, prescrits chaque mois par un toubib peu scrupuleux…
Bah, pensa-t-elle en se penchant dangereusement à la fenêtre, la pluie ne s’arrêtera pas de tomber sur les trottoirs pour autant.
" I’ve got you under my skin
I've got you deep in the heart of me "...
Ta gueule, Sinatra.
*** A quoi donc pouvait bien penser Marilyn ?
Oh, c'est certain, que ça ne lui serait pas facile de ne maudire personne quand elle avalerait le grand verre de Bourbon.
I've got you deep in the heart of me "...
Ta gueule, Sinatra.
Mais bon…
Elle reposa la bouteille de Jack Daniel's et recommença à se creuser les méninges.