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Charlie, et tout le reste.


Quelque chose n’allait pas,  elle s’affaiblissait, sa bouche tirait vers le bas, 
et sa figure dans le miroir, s’effondrait.

Des hommes avertis venaient de se faire dégommer 
D’autres aussi, dans la foulée, dont on parlait moins

   -  Honte sur ceux capables du pire.

Sa vision du monde se floutait

Elle revoyait les grands livres que son père gardait dans l’armoire métallique.
Ceux-là qui montraient, en noir et blanc, à son grand effarement, l’horreur des corps décharnés, nus et empilés, la rumeur des camps, l’odeur pestilentielle.

Les mêmes maigres, plus tard, autrement, en Yougoslavie, et ailleurs

   -  Honte sur ceux qui exterminent


*  Le grand père, rescapé de tout, vieux et sourd, assis, silencieux, se cachait à nouveau le visage, et marmonnait pour lui-même : ce n’est pas fini, on n’en sortira jamais, ils ne savent pas, ils auront beau s’étourdir, anéantir, détruire, reconstruire, les mouches à damier, sans relâche, pondent leurs œufs sur les cadavres pourrissants.

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